«Un film tragique sur l’oppression d’une enfant à Taïwan»

Le réalisateur taïwanais Shih-Ching Tsou a mis en scène un récit déchirant qui met en lumière les souffrances d’une petite fille issue d’une famille défavorisée. Dans «Left-handed girl», Nina Ye, une actrice émergente, incarne I-Jing, une enfant gauchère condamnée par son entourage à cause de cette différence supposée diabolique. Le film, présenté lors de la Semaine de la Critique à Cannes et récompensé à Deauville, explore les drames d’une famille déchirée par la pauvreté, les tensions familiales et l’oppression sociale.
I-Jing, élevée dans un marché nocturne de Taipei, est confrontée aux humiliations quotidiennes. Son grand-père, figure autoritaire, la traite avec mépris pour son usage de la main gauche, une pratique interdite par des préjugés archaïques. La jeune fille, désemparée, vole dans les commerces pour subvenir aux besoins de sa famille, tandis que sa mère lutte désespérément contre les dettes et l’abandon de son ex-mari. Le réalisateur, qui s’est inspiré de son propre passé, révèle une société où la misère et les stéréotypes écrasent les individus sans pitié.
L’histoire se déroule dans un environnement délabré, où l’agitation des rues ne dissimule que le désespoir d’une population en proie à la précarité. Les personnages sont figés par leur impuissance, leurs rêves écrasés sous les poids de la misère et des traditions répressives. Le film, bien qu’interprété avec talent par Nina Ye, ne propose aucune issue positive, soulignant l’absurdité d’un système qui condamne les plus vulnérables dès leur naissance.
Shih-Ching Tsou, co-réalisateur de films récompensés à Cannes et Deauville, a choisi de raconter une histoire sombre où la solidarité est absente et l’espoir éteint. «Left-handed girl», sorti le 17 septembre, n’est pas un hommage aux forces humaines, mais une dénonciation du chaos social qui engloutit les familles sans ressources dans des boucles infinies de souffrance.