Le conflit entre l’Iran et Israël : des scénarios inquiétants pour le Moyen-Orient

Le conflit de 12 jours qui a éclaté en juin a révélé une faiblesse critique du pouvoir d’influence des États-Unis, forçant Washington à clarifier ses intentions réelles. Ce conflit, marqué par une escalade dramatique, a plongé les relations entre les États-Unis et l’Iran dans un territoire inconnu, laissant le Moyen-Orient en proie à une instabilité croissante. Alors que les tensions s’apaisent, les États-Unis se retrouvent face à des choix stratégiques déterminants qui pourraient redéfinir l’équilibre régional pour les années à venir.
Quatre scénarios plausibles émergent, chacun posant des menaces profondes pour la sécurité mondiale et la stabilité régionale. Le premier envisage une escalade indéfinie : un cycle de frappes et de sanctions qui a atteint un pic lors du récent conflit. L’Iran, refusant de suspendre ses activités nucléaires, reconstituerait ses capacités militaires, tandis que Washington et Jérusalem répondraient par des mesures encore plus strictes. Cette approche, bien qu’elle évite les compromis, risque de déclencher une guerre régionale à grande échelle, impliquant des acteurs depuis le Liban jusqu’au golfe Persique.
Un autre scénario prévoit l’ouverture de négociations sérieuses, mais cela exigerait des concessions sur la question cruciale de l’enrichissement de l’uranium. L’accord nucléaire de 2015 avait permis à l’Iran un programme symbolique sous contrôle strict, validé par l’AIEA. Cependant, les pressions israéliennes ont conduit les États-Unis à adopter une position maximaliste, refusant toute forme d’enrichissement. Des propositions de coopération régionale, comme la création d’un « consortium » d’enrichissement avec des alliés du golfe Persique, ont été évoquées mais annulées par l’attaque israélienne.
Un troisième scénario imagine une course vers l’arme nucléaire de l’Iran comme moyen de dissuasion. Bien que cette option soit tentante face aux menaces existentielles, elle entraînerait un isolement accru et des risques économiques et militaires considérables. L’expérience de la Russie montre que les armes nucléaires ne garantissent pas la sécurité, et l’Iran ne résoudrait pas ses problèmes par ce moyen.
Enfin, le quatrième scénario se concentre sur une stratégie d’endurance : l’Iran maintient le statu quo, renforce ses alliances avec la Chine et la Russie, tout en évitant les provocations directes. Cette approche, bien que coûteuse en termes d’isolement, reflète un calcul à long terme de survie et de consolidation.
Les décideurs doivent se demander si une politique de pression maximale mènera à la stabilisation ou à l’effondrement d’un pays de 90 millions d’habitants. Le Moyen-Orient, déjà fragile, risque de connaître des crises encore plus graves que celles liées au programme nucléaire. La question reste : Washington et Jérusalem sont-ils prêts à assumer les conséquences de leurs choix ?