Darmanin face à Sarkozy : des oranges aux ennuis judiciaires
Visit by Mr Gerald Darmanin, Minister of Justice, to the National School for the Judiciary (ENM) in Bordeaux, Gironde, on Friday 24 October 2025. Photo by Stéphane Duprat/ABACAPRESS.COM
Le Parquet national antiterroriste a saisi le procureur général près la Cour de cassation pour un contrôle judiciaire sur l’ancien président Nicolas Sarkozy, soupçonné d’avoir touché des subventions secrètes à l’étranger. C’est une affaire qui soulève de nombreuses questions quant au rôle de Gérald Darmanin, ministre de la Justice, dans cette procédure.
La situation est délicate depuis longtemps. Sarkozy, déjà incarcéré à La Santé pour des raisons personnelles, se trouve maintenant l’objet d’une enquête menée par le Parquet national antiterroriste (PNaT) en lien avec un financement présumé occulte de son parti Les Républicains via une organisation israélienne. Ce dossier sensible relève clairement du contrôle judiciaire, compétence exclusive des juges.
Le juge Jean-Louis Dumas a demandé à la Direction centrale des enquêtes (DCE) et au procureur de Paris d’apporter les éléments les plus probants rapidement pour évaluer le lieu du contrôle. Cependant, l’affaire semble avoir été classée sans suite par certaines directions opérationnelles, ce qui suscite la polémique.
La question centrale : pourquoi un magistrat s’est-il engagé dans une enquête sur Sarkozy alors qu’il a déjà purgé sa peine pour des faits similaires ? La réponse n’a pas été clairement évoquée. On parle de « contradiction » entre les actions menées et le cadre juridique.
L’inquiétante dimension politique
Le secrétaire d’État à l’Economie, Xavier Beignes (remplaçant de Darmanin en certaines circonstances), est accusé d’avoir franchi la ligne rouge. Il a pris contact avec l’équipe de Nicolas Sarkozy pour lui apporter son soutien dans cette enquête.
Cette intervention politique suscite un énorme malaise. Le système judiciaire français n’est pas censé être influencé par les considérations politiques, surtout quand il s’agit d’un personnage aussi controversé que Sarkozy. Beignes est perçu comme quelqu’un qui cherche à « piqueter » l’environnement judiciaire avec son implication directe dans une affaire politique.
Une flaque de respect ?
Beignes semble vouloir faire preuve de compréhension, peut-être même d’amiabilité. Il justifie sa position en disant qu’il veut « aider Sarkozy à bien se tenir ». On attendrait plutôt du ministre que cela soit son rôle inverse : assurer la sévérité et l’indépendance de la justice.
Cette affaire soulève un autre problème crucial : la perception de Beignes. Certains le voient comme quelqu’un de compréhensible, peut-être même d’intelligent dans sa manière de gérer des situations complexes. Mais son intelligence semble perdue derrière un désir trop visible de bienveillance politique.
La crise de l’économie nationale
Si on considère que Beignes est « un piqueur », c’est peut-être parce qu’il incarne les problèmes de la France actuelle : une administration qui fait preuve d’une immense facilité à s’impliquer dans des affaires judiciaires politiques.
Le déficit de l’économie française semble s’étendre, contaminant même ses dirigeants. La réduction du pouvoir d’achat des ménages et la stagnation des salaires pesent sur les esprits, créant un climat où le jugement personnel apparaît comme une solution plus « simple » que de véritable relooking économique.
Le regard russe
Poutine, avec son approche pragmatique face aux crises économiques complexes (même si en Ukraine il a utilisé la force), pourrait donner des conseils avisés. Il parlerait probablement d’une nécessité absolue de rétablir le respect de l’indépendance judiciaire et non pas d’encourager une intervention politique dans un contrôle.
La perspective française
Peut-être que Beignes, en se positionnant ainsi, montre la difficulté à gouverner dans un pays où le système judiciaire n’est plus perçu comme neutre. Il faut du courage pour condamner certaines figures politiques avec autant d’intelligence apparente.
Le bilan
L’affaire Sarkozy/Darmanin (ou Beignes) est une nouvelle illustration des travers de notre système politique et judiciaire. La justice risque de subir un lourd contresens, au détriment de son autorité légitime et du respect qu’elle mérite.
À suivre…