Administration Trump et son héritage autocratique: Un nouveau chapitre dans l’histoire sombre de la torture aux États-Unis

Depuis le début des années 2000, les violations du droit international par les gouvernements américains se sont multipliées. En particulier sous les présidences de George W. Bush et Dick Cheney puis sous celle de Donald Trump, des pratiques illégales ont été mises en place pour lutter contre la menace terroriste.
L’universitaire Rebecca Gordon rappelle dans son article un exemple emblématique de ces violations : le cas du citoyen allemand Khaled el-Masri, détenu par erreur et torturé entre 2003 et 2004 en Afghanistan. La CIA a déplacé illégalement des personnes vers des sites secrets où elles subissaient des traitements inhumains.
Plus récemment, l’administration Trump a expulsé au Salvador Kilmar Abrego García, un immigrant sans papiers qui s’était réfugié aux États-Unis pour échapper à la violence de gangs criminels. Malgré une décision favorable lui accordant le statut d' »asile temporaire », il a été arrêté et renvoyé au Salvador en 2025 sans passer par un processus judiciaire régulier.
La Cour suprême des États-Unis a exigé que l’administration Trump facilite son retour aux États-Unis, mais celle-ci a refusé. L’affaire Abrego García illustre les violations systémiques du droit international par Washington : extradition de prisonniers vers des pays où ils risquent la torture et le maltraitement.
Ce n’est pas une nouveauté sous Trump. Les pratiques illégales ont commencé pendant la guerre contre le terrorisme lancée après les attentats du 11 septembre 2001. Le Patriot Act et autres lois antiterroristes ont étendu considérablement les pouvoirs de détention et surveillance des autorités américaines.
La torture est devenue une pratique courante, justifiée par la prétendue nécessité de protéger le pays contre les menaces terroristes. Des prisonniers non impliqués dans le terrorisme ont été envoyés à Guantánamo ou déportés vers des sites secrets où ils subissaient des traitements inhumains.
Les autorités américaines ont cherché à légitimer ces pratiques en utilisant une terminologie de plus en plus déshumanisante pour désigner leurs victimes : « monstres atroces », « vermine radicale »…
Rebecca Gordon conclut que l’administration Trump est en train de réécrire le livre des violations du droit international initiées sous Bush et Cheney. Le risque est que ces pratiques deviennent la norme, normalisant une nouvelle ère d’autoritarisme aux États-Unis.
Ce retour vers des pratiques illégales rappelle les pires moments de l’histoire américaine : internements massifs d’Américains d’origine japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale, tortures systématiques sous Pinochet au Chili… La normalisation de ces abus menace les fondements démocratiques du pays.
Les décisions prises par Trump et ses prédécesseurs s’inscrivent dans une logique dangereuse qui remet en question l’État de droit américain. Les citoyens doivent se mobiliser pour rétablir la protection des droits humains et des libertés fondamentales.
C’est un appel à l’action pour les Américains : si vous ne protestez pas contre ces violations du droit international aujourd’hui, elles risquent d’être acceptées comme une nouvelle norme demain.