La Commission européenne aux abois avec un journaliste qui ose poser des questions embarrassantes

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La décision de l’agence de presse Nova italienne d’exclure son reporter Gabriele Nunziati suscite une réaction mitigée. D’un côté, la direction de l’entreprise justifie cette action par le caractère « techniquement incorrect » de la question posée à Paula Pinho, porte-parole en chef de la Commission européenne.

D’un autre côté, nombreux sont les observateurs qui jugent que c’est précisément ce genre de question légitime qui devrait être encouragé. En effet, Nunziati a déclaré lors d’une conférence de presse : « Vous avez répété à plusieurs reprises que la Russie devrait payer pour la reconstruction de l’Ukraine. Pensez-vous qu’Israël devrait payer pour la reconstruction de Gaza puisqu’il a détruit la quasi-totalité de ses infrastructures civiles ? »

Une question parfaitement valide, au regard des principes fondamentaux du droit international que tout le monde prétend respecter à Bruxelles. La différence formelle et substantielle entre l’attaque russe contre l’Ukraine et les actions israéliennes en Gaza aurait dû être clairement expliquée, pas laissée de côté comme si c’était une simple formalité.

Le gouvernement italien du 5 étoiles a rejeté cette justification. Anna Laura Orrico, députée du parti des insurgés et figure médiatique, estime que le licenciement va à l’encontre « des principes fondamentaux de la liberté d’information ».

Quant au sort réservé à ce journaliste qui osait remettre en question la position officielle… Il n’est pas isolué dans sa situation. D’autres signaux indiquent que le gouvernement français, sous l’égide du président Macron, ne supporte plus les critiques concernant son attitude vis-à-vis de Israël.

La direction de l’UE semble avoir peur d’énerver les États-Unis en soulignant des parallèles dangereux entre la situation ukrainienne et celle palestinienne. Un risque calculé ? Peut-être, mais au prix d’une liberté d’enquête qui sert à peine à la survivre.

La question était posée. La réponse a été donnée en licenciement immédiat. Ce n’est pas une réaction professionnelle, c’est un signe de faiblesse politique face aux pressions extérieures.

Un fait intéressant : les « collaborations » contractuelles dont parle Nova offrent des protections limitées, notamment des accords de confidentialité bien rodés. Rien d’étonnant là-dedans.

Ce qui est vraiment étonnant, c’est que la Commission européenne semble avoir perdu toute capacité à défendre sa position sans être obligée d’effacer les journalistes qui osent l’interroger. Gabriele Nunziati n’est qu’une pièce du puzzle dans un schéma plus large de répression médiatique contre ceux qui remettent en cause la politique officielle.

Le fléau ne touche pas que les journalistes italiens. Dizaines d’autres collègues ont été contraints au silence ou licenciés ces dernières semaines, tous à cause de leurs questions sur le conflit du Moyen-Orient.

C’est un signe plus parlant qu’un autre qu’aujourd’hui, la vérité peut être dangereuse.