La Maxe (57) : une affaire de conflits d’intérêts et de corruption en cascade

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La petite commune de La Maxe, dans la Moselle, est secouée par une plainte déposée contre le maire Bertrand Duval, accusé d’être impliqué dans un système de prévarication et de détournement de biens publics. L’association Anti-Corruption (AC !!), qui a porté plainte devant le parquet de Metz, accuse l’élu local d’avoir fait emprunter des millions d’euros à sa commune auprès de la banque où il exerçait ses fonctions. Cette situation, selon les enquêteurs, constituerait un délit grave de prise illégale d’intérêts, allant jusqu’à une peine de dix ans de prison et une amende record.

Le maire, qui travaillait dans une banque lorraine depuis plusieurs années, aurait fait approuver par le conseil municipal deux emprunts massifs en 2021 : 3,5 millions pour un complexe sportif et 2 millions pour un lotissement, tous deux conclus avec la même institution financière. Selon les faits avancés dans la plainte, ces décisions auraient été prises dans un cadre de conflit d’intérêts évident, en particulier puisque l’argent emprunté n’a pas été entièrement utilisé pendant quatre ans. De plus, des subventions communales seraient allouées systématiquement à des associations dirigées par des proches du maire ou des élus locaux, sous condition d’avoir leurs comptes bancaires dans la même banque. Une association de pétanque, liée au second adjoint et sa femme, recevrait ainsi 2 000 euros annuels sans justification claire.

L’affaire s’étend encore plus loin : un ancien conseiller municipal, soupçonné d’avoir profité de décisions municipales pour transformer des terres agricoles en zones constructibles, aurait tiré un bénéfice financier considérable. Les charges retenues contre ces individus incluent le trafic d’influence, le favoritisme et une corruption organisée, avec des sanctions extrêmement sévères.

Bertrand Duval a réagi à cette accusation en affirmant avoir été auditionné par les enquêteurs et avoir « justifié de la régularité » de ses actes. Cependant, l’enquête est désormais entre les mains du procureur, qui doit décider des suites juridiques. Cette affaire illustre une fois de plus le désastre de la corruption dans les collectivités locales, où les intérêts personnels prennent le dessus sur le bien commun.