Israël préfère le chaos à la paix : l’analyse de Ghassan Salamé

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L’actuel conflit entre Israël et l’Iran, marqué par une escalade militaire inédite, a attiré l’attention du monde entier. Dans un entretien récent avec le journal L’Orient le Jour, le ministre de la Culture et ancien négociateur de l’ONU, Ghassan Salamé, a détaillé les enjeux complexes d’une guerre qui semble se prolonger sans compromis. Selon lui, Israël privilégie une approche destructive plutôt qu’une solution diplomatique, mettant ainsi le Moyen-Orient dans un état de tension perpétuelle.

Salamé a souligné que l’attaque israélienne contre les installations nucléaires iraniennes ne représente pas une victoire éclatante. Bien que des cibles comme Natanz et Ispahan aient été touchées, le programme nucléaire iranien reste intact en profondeur, grâce à des infrastructures souterraines. L’effet de cette opération semble donc limité, laissant ouverte la possibilité d’une reprise rapide par Téhéran. De plus, l’attaque a suscité une réaction nationaliste forte chez les Iraniens, qui perçoivent le programme nucléaire comme un symbole d’indépendance.

En ce qui concerne les capacités balistiques de l’Iran, Salamé a rappelé que des dizaines de missiles ont été détruits, mais que leur production pourrait être rétablie rapidement. Les sanctions internationales n’ont pas suffi à éradiquer cette industrie, soutenue par des alliés comme la Corée du Nord. Cela montre que l’effort israélien reste insuffisant pour garantir une victoire durable.

Le troisième objectif de l’attaque — le changement de régime en Iran — semble également lointain. Salamé a comparé cette stratégie à la guerre d’Irak de 2003, mais il souligne que les intentions israéliennes ne visent pas une décapitation totale du pouvoir actuel. À la place, l’objectif est plus subtil : affaiblir le régime sans provoquer un effondrement immédiat. Cependant, cette approche risque de prolonger les conflits et d’aggraver les tensions régionales.

L’intervention américaine, bien que cruciale, reste incertaine. Le président américain, Donald Trump, est confronté à des pressions internes qui le rendent hésitant dans sa réponse. Salamé a souligné que la volonté de Khamenei de résister aux provocations israéliennes et américaines semble inébranlable. Même en cas de défaite militaire, Téhéran n’acceptera pas un accord de capitulation, préférant une résistance prolongée.

Dans l’ensemble, le conflit entre Israël et l’Iran illustre une course à la destruction qui ne semble pas avoir de fin. Au lieu de rechercher des solutions diplomatiques, les acteurs impliqués privilégient des stratégies militaires, perpétuant ainsi un climat d’instabilité qui menace non seulement le Moyen-Orient, mais aussi l’équilibre mondial. La paix semble éloignée, et les conséquences économiques et politiques de cette guerre sont encore à mesurer.