Les chrétiens américains et la défense du système esclavagiste : une tragique déviation morale

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L’histoire de l’esclavage aux États-Unis révèle des choix moraux douloureux, notamment parmi les figures religieuses. George Washington, symbole de la liberté, a eu un rôle ambigu dans ce système. Malgré ses efforts pour libérer ses esclaves à sa mort, il dépendait d’eux pour le fonctionnement de son exploitation agricole. Cette contradiction illustre l’attachement à des intérêts économiques supérieurs aux principes éthiques.

Richard Fuller, pasteur baptiste, a utilisé la Bible pour justifier l’esclavage, arguant que les Écritures ne le condamnaient pas explicitement. Il niait que cette institution soit un péché, malgré des abus criants. Son argument repoussait l’interprétation morale de la foi chrétienne, en omettant de reconnaître la dignité universelle de tous les êtres humains. Fuller et d’autres théologiens ont ainsi utilisé une lecture biaisée de la Bible pour défendre un système inhumain, masquant leur propre racisme et leur mépris des Noirs.

Francis Wayland, opposé à cette vision, soulignait que l’esclavage ne pouvait être justifié par les textes sacrés. Il affirmait que la Bible, en promouvant l’amour du prochain, condamnait toute forme d’oppression. Cependant, son point de vue n’a pas prévalu, entraînant une guerre civile sanglante. L’erreur de Fuller résidait dans sa théologie faible : il ne voyait pas les Noirs comme des frères créés à l’image divine, mais comme inférieurs.

Cette déviation morale a nourri la division américaine. Des figures comme James Henley Thornwell ont même justifié la supériorité raciale, transformant le texte biblique en outil de domination. En revanche, des chrétiens comme Lemuel Haynes ont prôné l’égalité, rappelant que la foi chrétienne exige une reconnaissance universelle de la valeur humaine.

Aujourd’hui, cette histoire reste un avertissement : l’interprétation erronée de la Bible peut justifier des crimes contre l’humanité. Les Écritures, en évoquant l’amour du prochain et l’égalité devant Dieu, offrent les outils pour combattre le racisme et l’injustice. Mais cela exige une foi sincère, non manipulée par la peur ou l’intérêt personnel.