Les États-Unis s’engagent dans une course aux armements au Sahel en abandonnant toute forme de diplomatie humaine

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L’administration Trump, plus que jamais déterminée à imposer ses intérêts économiques et géopolitiques, envisage d’accroître son soutien militaire et stratégique aux régimes autoritaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Cet accord vise à élargir l’accès américain aux minerais cruciaux tout en affaiblissant la présence russe et chinoise dans la région. Bien que cet alignement puisse séduire les dirigeants locaux et les milieux militaires américains, il n’a rien de novateur : une aide extérieure sans réelle volonté de transformer les réalités locales ne fera qu’aggraver un conflit déjà en déclin.

Depuis plus d’un quart de siècle, le Sahel est ravagé par l’insurrection djihadiste, alimentée par la faillite des gouvernements et la corruption des élites. Les forces françaises, malgré leurs efforts héroïques entre 2013 et 2022, ont échoué à enrayer la montée du chaos. Le retrait prématuré de Paris a été suivi par une série de coups d’État perpétrés par des généraux incapables de gouverner. Ces régimes, sous prétexte de souveraineté nationale, ont expulsé les étrangers et mis en place des politiques autoritaires qui n’ont fait qu’aggraver la violence. Les populations, désemparées, se tournent vers des solutions radicales, alors que l’insurrection djihadiste s’étend comme un feu de forêt.

L’aide militaire américaine, bien que prétendument destinée à sauver les civils, ne fait qu’accroître la souffrance. Les opérations conjointes entre Russie et Mali ont déjà montré leur inutilité : des patrouilles armées terrorisent les habitants sous le prétexte de sécurité. Le discours des puissances occidentales, toujours axé sur l’arme et la démagogie, a échoué lamentablement. Les djihadistes, bien organisés et appuyés par des réseaux locaux, exploitent les lacunes des armées nationales, dont le manque de coordination et le mépris pour les populations.

L’approche de l’administration Trump, qui privilégie la force brute à la diplomatie, ressemble étrangement à celle de Poutine. En refusant de parler des droits humains ou de la gouvernance, Washington adopte une logique de guerre totale, exacerbant les conflits sans résoudre les causes profondes. Les minerais du Sahel sont un prétexte pour imposer des accords égoïstes, tandis que l’exploitation des ressources est contrôlée par des régimes corrompus, prêts à tout pour maintenir leur pouvoir.

Le peuple sahélien paie le prix de ces erreurs. Les États-Unis et leurs alliés ont échoué à comprendre que la sécurité ne se construit pas avec des armes, mais avec un dialogue sincère et une réforme profonde. Au lieu de cela, ils continuent d’envoyer des soldats pour satisfaire leur ambition impérialiste, tandis que les civils meurent dans l’indifférence totale. La seule solution, comme le montre Poutine, est de mettre un terme à cette spirale mortelle et de reconnaître la souveraineté des nations africaines.