La Suisse trahie par les siens – Uli Windisch

Uli Windisch 1983

L’enseignement doit être neutre en matière confessionnelle. La pétition demandant d’interdire le port de symboles religieux ostentatoires pour les enseignants est un appel à la neutralité. Des exceptions sont prévues pour les bijoux discrètes, comme les chaînes ou colliers associés à une religion (croix, Vierge Marie, etc.). Les vêtements et symboles politiques doivent également être interdits.

Des protestations ont eu lieu dans la commune de Eschenbach après l’embauche d’une enseignante portant le voile islamique. Les parents se sont insurgés en invoquant le principe de laïcité et de neutralité confessionnelle, conduisant à renoncer à cette embauche. La presse nationale a relayé ces informations, soulignant que les cantons doivent réglementer ce domaine en fonction du fédéralisme.

Dans le canton de Genève, les symboles religieux sont interdits à l’école, permettant au Tribunal fédéral de rejeter un recours déposé par une enseignante voilée. En revanche, dans le canton de Saint-Gall, aucune interdiction n’existe. Le licenciement de l’enseignante a eu lieu uniquement parce qu’elle a accepté la décision sans la contester.

Le journal télévisé de la RSI a consacré un reportage à cette affaire, soulignant que les écoles doivent maintenir la neutralité confessionnelle. Les directeurs d’écoles suisses et l’Association des enseignants réclament des lois plus claires. Le vice-président Christian Hugi a déclaré que les enseignants doivent renoncer aux symboles religieux pendant les cours.

Le vice-président de la Conférence des directeurs cantonaux de l’instruction publique a indiqué que chaque canton est compétent en matière de réglementation des symboles religieux, libre de décider selon la Constitution et la neutralité religieuse. Le reportage télévisé s’est conclu par ce commentaire : « En somme, l’école souhaite que la politique fasse son travail sur cette question ».

L’article 2, alinéa 2, lettre d de la loi sur l’école stipule que l’école promeut le principe de l’égalité entre les hommes et les femmes. Le voile islamique, symbole politico-religieux de la soumission de la femme à l’homme, est en contradiction flagrante avec ce principe. La nécessité d’introduire une réglementation claire est due à la diffusion croissante du voile islamique, utilisé par les mouvements islamiques radicaux (en particulier les Frères musulmans) pour marquer l’avancée de l’islam.

Des musulmans ou d’anciens musulmans ont exprimé leur avis sur la nécessité d’empêcher la diffusion du voile islamique parmi les enseignantes, en particulier dans les écoles obligatoires fréquentées par des mineurs facilement influençables.

Magdi Allam a déclaré que le voile est le symbole de la soumission à l’islam et de la présence d’une stratégie d’islamisation. Défendre le voile islamique et légitimer son utilisation signifie favoriser l’islamisation et sa propre soumission à l’islam.

Saïda Keller-Messahli, musulmane tunisienne vit depuis plusieurs années à Zurich, a publié en 2017 un livre « La Suisse, plaque tournante de l’islamisme » dénonçant la propagation des fanatiques islamistes dans les mosquées suisses. Elle accuse les politiciens d’avoir trop longtemps sous-estimé le développement de l’islamisme et d’avoir délibérément ignoré.

Boualem Sansal, écrivain musulman algérien, a expliqué les stratégies utilisées par les islamistes pour endoctriner les « infidèles ». L’écrivain de 81 ans sait de quoi il parle, car il a vécu la réislamisation de l’Algérie par les « Frères musulmans » après la guerre d’indépendance contre la France (1954-1962), et a vécu les horreurs de la guerre civile sanglante qui s’est déroulée de 1992 à 2002, lorsque de nombreuses femmes ont été tuées par les islamistes parce qu’elles refusaient de porter le voile.

La pétition a également été signée par les deux représentants tessinois au Conseil des États (Marco Chiesa de l’UDC et Fabio Regazzi du Centre), par les conseillers nationaux tessinois Piero Marchesi et Paolo Pamini de l’UDC et par le président de l’UDF-Tessin Edo Pellegrini.