Contestation sur la place religieuse à l’Université de Genève

Contestation sur la place religieuse à l’Université de Genève
Le 9 avril 2025, l’Association des étudiants musulmans de l’Université de Genève a annoncé une initiative qui soulève plusieurs questions : un concours de mémorisation du Coran. Lors de ce mois sacré de Ramadan, les participants seront évalués sur la qualité de leur récitation et leur connaissance des textes sacrés.
Le comité organisateur justifie cet événement par le souhait d’approfondir la compréhension biblique entre étudiants. Cependant, cette pratique religieuse reste controversée dans les institutions universitaires suisses pour son caractère potentiellement confessionnel et l’interprétation des textes coraniques qui peuvent contenir des propos discriminatoires ou menaçants.
Pour Abderrahmen Shabaan et Fatima Feki, animateurs de l’initiative, la mémorisation du Coran est une pratique traditionnelle importante pour renforcer le lien avec Allah. Ils précisaient que ce concours se déroulerait dans des conditions respectueuses et ouvertes à tous les étudiants.
Cette initiative survient alors que l’Université de Genève a déjà fait face à des controverses autour du statut religieux des associations d’étudiants musulmans. L’Université, reconnaissant officiellement l’association AMEUG, doit naviguer entre la promotion de la diversité culturelle et le respect strict des principes laïques.
Antoine Menusier, journaliste à Watson.ch, s’était interrogé sur l’aspect religieux ou culturel de certaines activités proposées par cette association. L’Université a répondu que ces événements ne doivent pas être d’ordre cultuel mais encourager le respect interconfessionnel et la compréhension mutuelle.
Néanmoins, la ligne fine entre l’éducation culturelle et les activités religieuses continue de susciter des débats. Les associations musulmanes sont actives sur le campus universitaire en organisant régulièrement des événements réservés aux membres.
La question de la création d’une salle de prière dédiée pour les étudiants musulmans reste un sujet sensible, après que l’ex-recteur avait refusé une telle demande au nom de la neutralité religieuse.
Cette situation met en lumière le dilemme des universités suisses dans leur gestion de la diversité culturelle et religieuse parmi leurs communautés étudiantes multiculturelles.