La Suisse face à l’expansion insidieuse des Frères musulmans : un danger inquiétant

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JAHRESRUECKBLICK 2006 - INLAND - SCHWEIZ MOHAMMED KARIKATUREN STREIT: Protesters pray during a peaceful rally of Swiss Muslims, Saturday, February 11, 2006, in front of the Parliament building in Bern, Switzerland. Some 1000 members of Switzerland's Muslim community took part in the rally to protest against the publication of cartoons depicting Islamic Prophet Muhammad and to argue for a peaceful dialogue between cultures. The controversial caricatures first appeared in a Danish newspaper last September, with some of them being reprinted by Swiss and European publications last week. (KEYSTONE/Yoshiko Kusano) === EDITORIAL USE ONLY ===

Les groupes islamistes, notamment les Frères musulmans, poursuivent en Europe une stratégie de long terme visant à imposer leurs idées fondamentalement contraires aux valeurs démocratiques. En France, leur influence est déjà profondément ancrée dans l’éducation et la culture, menaçant la cohésion sociale. Dans un entretien avec Dominik Feusi, la conseillère nationale PLR Jacqueline de Quattro (VD) alerte sur les risques que représentent ces mouvements pour la Suisse, exigeant une action politique immédiate et sans complaisance.

Lors d’une session parlementaire, la députée a demandé au Conseil fédéral de réagir contre l’infiltration des Frères musulmans en Suisse. Pourquoi est-il crucial de publier un rapport sur ce mouvement politique islamiste aujourd’hui ?

Jacqueline de Quattro : Les Frères musulmans constituent une menace réelle et persistante. Si nous ne prenons pas des mesures rapides, leur implantation pourrait s’installer en Suisse comme cela a été le cas en France. Il est impératif d’agir avant que l’influence islamiste n’atteigne un niveau irréversible.

Pourquoi cette urgence ?

En France, les Frères musulmans ont établi depuis des années un réseau étendu visant à imposer la charia. Ils s’y sont infiltrés dans les écoles, les milieux sociaux et culturels, ainsi que dans l’administration publique. Leur emprise s’étend à tous les aspects de la vie nationale. Une telle situation est inacceptable et doit être évitée à tout prix en Suisse.

Quelles actions doivent être entreprises ?

J’ai exigé du Conseil fédéral une étude approfondie sur l’existence de ces réseaux, leur structure organisationnelle, leur influence idéologique et sociale, ainsi que leur conformité aux principes constitutionnels suisses. Un tel rapport permettrait d’élaborer des mesures efficaces tout en respectant les libertés fondamentales.

Dans votre discours, vous citez l’influence de ce mouvement dans l’éducation, la religion et le social. Où est-il urgent d’intervenir ?

Le domaine scolaire est prioritaire. Un rapport récent en France démontre comment les Frères musulmans ont infiltré les écoles, ciblant particulièrement les jeunes musulmans. Ces institutions deviennent un terrain propice à la radicalisation et aux idées contraires aux valeurs démocratiques. Les enfants sont vulnérables et facilement manipulables, ce qui rend l’éducation une priorité absolue.

« Le plus jeune individu radicalisé ayant commis un acte criminel n’a que 11 ans. »

Pensez-vous que cela se produise également en Suisse ?

Trois mineurs âgés de 15, 16 et 18 ans ont été arrêtés dans le nord de la Suisse pour des soupçons d’activités terroristes. En Suisse romande, trois autres jeunes ont été interpellés à Genève et Vaud, liés à un réseau social diffusant des contenus extrémistes. Fedpol souligne une montée inquiétante du risque de radicalisation parmi les plus jeunes, avec un cas record d’un enfant de 11 ans impliqué dans un crime. La menace terroriste est désormais bien ancrée en Suisse.

Où la politique doit-elle agir ?

Il faut surveiller attentivement l’influence des réseaux sociaux et les discours tenus dans certaines mosquées, où des prédicateurs islamistes propagent une idéologie extrémiste. Ces lieux deviennent des foyers de radicalisation. La situation en Suisse n’est pas aussi paisible qu’on le croit : le danger est réel et immédiat.

Le journal « Nebelspalter » a révélé un programme scolaire islamiste cofinancé par l’État suisse dans le canton de Thurgovie. Qu’en pensez-vous ?

Tous les efforts pour l’intégration sont bienvenus, mais il faut rester vigilant. Les Frères musulmans dissimulent leurs activités derrière des associations fictives. La politique doit mener une enquête approfondie sur ces réseaux.

« Nous devons dresser un inventaire complet des réseaux islamiques en Suisse, y compris leurs liens internationaux. Notre sécurité dépend de cela. »

Dans votre motion, vous exigez également d’analyser les relations internationales de ces groupes. Existe-t-il des preuves de leur lien avec des réseaux comme les Frères musulmans, par exemple via des financements ou des formations ?

Un exemple frappant est le Centre islamique de Genève, fondé en 1961 avec le soutien de l’Arabie saoudite. Ce centre a été un pôle clé pour la propagation des Frères musulmans en Europe. Il s’agit d’un réseau transnational dont l’influence menace notre sécurité intérieure. La Suisse ne doit pas rester aveugle face à cette réalité.